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Pour réduire le coût de la main-d'œuvre, le gouvernement prône la compétitivité emploi.
Compétitivité emploi : du gouvernement au Medef, tous n'ont que cette formule à la bouche. Depuis la publication des chiffres du chômage du mois de novembre, les pires depuis douze ans, cette mesure est de nouveau brandie comme la solution antichômage par la droite. La compétitivité emploi consiste à modifier le temps de travail en fonction des besoins de l'entreprise. Elle permet de réduire les dépenses en augmentant le temps travaillé ou en modulant à la baisse le salaire horaire, soi-disant pour préserver l'emploi dans un contexte de difficulté économique. Sur cette mesure, tout bénef pour l'employeur, l'opposition syndicale est quasi unanime. Pour Maurad Rabhi, chargé des questions d'emploi à la CGT, « ces accords remettent en cause les fondements essentiels du contrat de travail, la rémunération et la qualification notamment. Il existe d'autres mesures pour moduler le temps de travail sans toucher au contrat, comme l'annualisation du temps de travail ».
Reçu jeudi au ministère du Travail, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a fait part de son inquiétude, en vue du sommet pour l'emploi du 18 janvier. Il juge que la compétitivité emploi et la TVA sociale, les deux mesures phares de réduction des coûts du travail au menu, sont « dangereuses ». Maurad Rabhi enrage. « Avec ce système, on veut faire payer aux salariés les conséquences de la crise et, en plus, sans aucune garantie pour leur emploi ! » Pour mémoire, ces accords appliqués chez Continental en 2007 n'avaient pas empêché la fermeture de l'usine. La montée en puissance de la compétitivité emploi a un autre effet négatif : elle parasite complètement les négociations actuelles sur le chômage partiel, autre modulation du temps de travail, moins avantageuse pour les entreprises. La réunion d'aujourd'hui entre syndicats et patronat pour unifier les dispositifs de chômage partiel devrait se solder par un échec.
Cécile Rousseau
source : l'Humanité
