25 mai 2010
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Créée depuis l'annonce de la fin de l'usine en 2012, la section CGT a déposé un préavis de grève pour mercredi.
« Depuis vingt-cinq ans que l'usine existe, il n'y a jamais rien eu. Pas de conflit, presque pas de revendications, personne de syndiqué. Mercredi, la grève ce sera une première. » Fin mars, les 78 salariés de l'usine mondevillaise de Panavi (boulangerie surgelée, groupe belge Vandermoortele) ont appris de leur direction que le site fermera en 2012. Samedi matin, une trentaine d'entre eux ont tenu une réunion à la Maison des syndicats, à Caen. « On dit non à la fermeture. On veut sauver l'emploi. On va se battre », souligne Joël, représentant CGT.
Depuis que sa fin a été annoncée, l'usine, où il n'y a pas de comité d'entreprise, est passée de zéro syndiqué à... quarante. Technicien de maintenance, Joël, 45 ans, a été le premier. « Il y a deux mois, on m'aurait dit que je serais délégué syndical, je n'y aurais pas cru. » Il se souvient de l'annonce de la fermeture. Un matin. « Les gens étaient abasourdis, figés. L'après-midi, ils ont repris leur poste et continué à travailler. Un collègue a contacté la presse. Cela m'a donné envie de commencer le combat. »
« Défendre l'honneur »
Depuis vingt ans à Panavi, Joël appelle alors un délégué central, puis l'union départementale CGT. « J'ai pris une carte. On a fait une réunion avec le personnel. Maintenant, on est 40. » Dont Richard, 46 ans. Un chef d'équipe, vingt-cinq ans d'ancienneté. Avec Joël, il représente le site aux négociations avec la direction. Pourquoi s'est-il lancé ? « Je veux défendre l'honneur des ouvriers. Qu'ils ne partent pas sans rien, à l'aventure. »
Nouveaux délégués et syndiqués apprennent en accéléré. Samedi, Gilles Prunier, secrétaire CGT Calvados, et Christian Alliaume, secrétaire fédéral de l'agroalimentaire, ont écouté, répondu aux questions : de la grève aux caractéristiques d'un Plan de sauvegarde de l'emploi. Pour l'instant, la direction ne parle pas de PSE, mais propose des départs volontaires (4 000 € de prime), de reclassements internes et externes. « Des clopinettes », pointe, dans une lettre, un délégué central.
« Dans le Tarn, la justice vient de suspendre la fermeture d'un site voulue par le groupe », relance Joël. Un « espoir » pour les salariés normands,"déterminés".
Virginie JAMIN
Ouest france - le 24/05/2010