Le groupe Doux va fermer deux sites de production dans le Morbihan et le Cher, avec 650 emplois menacés.
Le propriétaire de Père Dodu va renoncer à sa production de dindes à Locminé (451 emplois dans le Morbihan) et de poulets à Châtelet (154 dans le Cher) et arrêter l'abattage de canards à Pleucadeuc (62 dans le Morbihan), ont annoncé les syndicats à l'issue d'un comité d'entreprise.
Le groupe breton s'est borné à expliquer que cette restructuration portait "sur le renforcement de la compétitivité de l'activité de production de volailles en frais en France".
Cette annonce a été faite ce matin lors du Comité central d’entreprise.
Doux, qui emploie 13.000 salariés dont 7.000 à l'étranger, souffre davantage que son concurrent LDC (Loué, Le Gaulois), moins tourné vers l'exportation et moins dépendant du prix des matières premières, selon M. Marinov.
De fait LDC, basé dans la Sarthe, a affiché un bénéfice net en hausse de plus de 25% en 2007 à 53,5 millions d'euros, et a confirmé en juin être à l'affût d'éventuels achats. En revanche, Doux, contrôlé à 80% par la famille Doux, a essuyé une perte de 35,3 millions d'euros en 2007 et cherche à s'adosser à un partenaire tout en assurant "ne pas être à vendre".
À Locminé, le groupe Doux emploie 451 personnes. « C'est un coup de massue. Nous sommes écoeurés. On nous prend vraiment pour des pions », tonne Michel Le Guellaud, délégué central CGT, de retour du CCE. « Cette information n'était même pas inscrite à l'ordre du jour. Ils nous ont annoncé ça presque en souriant. Ils ont un mépris total des salariés, ils ne cherchent que les profits. »
120 reclassements
Avec les sites de Châtelet et Pleucadeuc, ce sont 647 salariés qui sont concernés. Le groupe Doux propose environ 120 postes de reclassement. « Ca va faire de gros dégâts. La reconnaissance de Charles Doux envers ses salariés, c'est de supprimer les emplois les uns après les autres. » À Locminé, la moyenne d'âge des salariés est de 49 ans. « Qu'est-ce que je vais trouver comme boulot à 56 ans ? ici c'est bouché ! », demande Anne-Marie, 36 ans de boîte. « Moi, j'ai 35 ans, je vais pouvoir retrouver du travail. Mais ceux qui ont entre 50 et 60 ans, ils vont faire quoi ? », ajoute, en colère, Sylvie, chez Doux depuis douze ans. « En plus, certains sont en vacances et vont apprendre ça à la radio ou en lisant le journal, c'est lamentable... »
Ce matin, les délégués CGT vont se réunir avec les salariés pour envisager d'éventuelles actions. « On va se battre pour montrer qu'on est là. On va solliciter tout le monde », annonce Michel Le Guellaud, même s'il ne se fait pas d'illusions. « Nous, on ne verra pas la fin de l'année. Et en 2009, les licenciements ça continuera. En France, toute l'aviculture est exsangue. »
Doux va réunir un nouveau comité central le 22 juillet pour étudier les conséquences sociales de l'arrêt d'activité.