Sarkozy a bloqué le Smic pendant cinq ans. Cinq ans ! C’est si long, si dur que ces 10 % des salariés peuvent être presque rajouté aux 8 millions de travailleurs pauvres. On ne peut pas vivre décemment à ce prix. Les prix valsent depuis des mois, EDF, GDF, SNCF, assurances, etc…au point qu’en juin ou juillet 2012 il faudra ré ajuster le Smic par la loi pour courir après l’inflation.
Le salaire médian est de 1500 euros, c’est à dire que 50 % des salariés gagnent moins. 98 % des salaires sont en dessous de 3200 euros. La principale ponction de « président du pouvoir d’achat » du « gagner plus » a été un appauvrissement de ceux qui produisent l’essentiel des richesses de ce pays et qu n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent.
Dix points ont été pris aux salaires par les profits. Et tout ce que trouve à faire Sarkozy est d’alléger l’impôt sur les grandes fortunes. Pendant que la France bat le record historique de chômeurs, 5 millions !
Mais voilà, ce pilleur de retraite, élection proche obligeant, fait mine d’imposer une « prime » de 1000 euros pour les entreprises qui versent des dividendes.
Alors que les négociations sur les salaires sont bloquées, alors que les syndicats n’ont pas été consultés, et que le patronat en profite pour refuser, l’antisocial forcené de l’Elysée envisage une de ces lois sans justification ni suites sérieuses pour acheter des bulletins de vote par une prime de « 1000 » euros. Mais les entreprises sont toutes différentes avec des branches différentes, des résultats différents, et cela n’a aucun sens : s’il y a un Smic, s’il y a des conventions collectives, ce n’est pas pour rien.
Un rattrapage du Smic à 1600 euros, comme le réclame la CGT, principal syndicat de ce pays est urgent et nécessaire. Que l’on ne dise pas que cela ferait fermer des entreprises (à part les canards boîteux, fraudeurs) : en juin 68, 33 % de hausse du Smig (et 55 % du Smag) cela n’a fait fermer aucune entreprise, cela a relancé l’économie. Cela a permis aux salariés de mieux vivre et d’acheter des choses essentielles qu’ils ne pouvaient pas acheter auparavant. Appliquer une hausse de 33 % aujourd’hui porterait le Smic à… 1750 euros !
Les minima conventionnels doivent être automatiquement aligné par la loi sur le Smic : car il est indécent que des branches négocient en dessous de la loi.
Ni l’intéressement, ni la participation ne sont du vrai salaire, avec cotisations sociales, du net et du brut. Ni les primes ne remplacent la hausse régulière, rattrapage des salaires.
Lorsqu’il y a des NAO, des négociations annuelles obligatoires, l’état a un rôle à jouer, car c’est de lui que dépend « l’extension » des conventions collectives : il peut ainsi peser sur leur contenu, et sur les carrières, les niveaux, les coefficients, les échelons, les grilles de métiers. Des garanties de progression collective – détruites par le Medef depuis huit ans – peuvent être restaurées pour les salariés.
Dans des centaines d’entreprises, des grèves ont eu lieu ces dernières semaines sur les salaires, en Auvergne, ou chez Carrefour, Valéo…
Le manipulateur menteur de l’Elysée devrait cesser de perturber à contre-pied, de casser cette dynamique de négociation salariale avec des fausses vraies augmentations dérisoires :
- qu’il encourage plutôt le patronat à signer avec les syndicats, branches par branches, métiers par métiers, et dans une grande conférence salariale nationale
- qu’il hausse le Smic massivement à 1600 euros pour booster tous les salaires au-dessus
- qu’il interdise les accords de minima en dessous du Smic,
- et refuse de cautionner les conventions collectives au rabais,
- qu’il se charge de restaurer un réel impôt sur les entreprises CAC 40 (73 milliards sont détournés).
Par Gérard Filoche